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L’Anses alerte sur les risques de l’octocrylène pour les sols

« La toxicité sur les organismes du sol a été testée sur les micro-organismes, les plantes, et les vers de terre », indique l'Anses.

L’octocrylène, une substance chimique utilisée dans l’industrie cosmétique, contamine les écosystèmes aquatiques et terrestres : des risques « inacceptables » pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui veut l’interdire.

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Le 1er octobre 2025, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un avis proposant une restriction d’usage de l’octocrylène dans l’Union européenne. Cette substance chimique est actuellement très utilisée en Europe et dans le monde, sur un large éventail d’application : c’est le cas notamment des produits cosmétiques, en raison de ses propriétés de filtre solaire, de photo-stabilisant et d’absorbeur ultraviolet.

Mais ce composé « contamine les écosystèmes aquatiques et les sols », alerte l’Anses qui juge « inacceptables » les risques de dispersion dans l’environnement. Les sols agricoles peuvent être concernés par cette problématique. Et l’activité agricole par conséquent potentiellement affectée : la « contamination environnementale est à l’origine de risques pour la reproduction et la croissance […] des organismes du sol », peut-on notamment lire dans le communiqué de l’Agence.

Baignade, eaux usées et épandage

Ces risques concernent aussi les organismes aquatiques et ceux « associés aux sédiments ». En effet, en plus d’être toxique, l’octocrylène est très persistant dans l’eau et faiblement volatil dans l’air. « Lié à un fort potentiel d’adsorption sur les matrices organiques, l’octocrylène est majoritairement associé aux particules en suspension, dans les sols et les sédiments ».

L’Agence estime par ailleurs que les principaux risques de dispersion dans l’environnement prennent directement leur source lors « d’activités récréatives de baignade », et indirectement au travers des eaux usées en sortie de stations d’épuration. « Les organismes du sol peuvent être contaminés par l’épandage de boues des stations d’épuration », ajoute-t-elle.

Dossier remis à l’ECHA

L’Anses recommande donc de réduire la concentration maximale autorisée d’octocrylène dans les produits cosmétiques (1). Cet abaissement devrait conduire « en pratique à la suppression de la mise sur le marché des produits cosmétiques contenant de l’octocrylène », pour des raisons de pertes d’efficacité, précise l’Anses.

Le dossier de restriction a été déposé auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). Une consultation publique est ouverte sur leur site jusqu’en mars 2026. L’avis de l’Echa est ensuite attendu pour septembre 2026 afin que la Commission européenne puisse se prononcer sur une proposition législative.

(1) Pour les autres secteurs d’utilisation de l’octocrylène (formulation de plastisol ou d’additifs pour les peintures industrielles par exemple), l’Anses estime que les mesures de gestion dans ces industries permettent de maîtriser les risques.

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